A l’heure où les entreprises cherchent toutes à booster leurs performances, à améliorer leur productivité, à s’imposer face aux concurrents ou plus gravement à survivre, la presse se fait souvent l’écho des problématiques liées à l’absentéisme en entreprise, aux arrêts de travail, parfois même aux problématiques du présentéisme, ce mal français qui pousse de nombreux salariés à rester au travail à des heures tardives ou à venir travailler en étant malade. Tout cela à évidemment un impact sur la productivité des entreprises et plus largement sur l’économie française. Pourtant, si certains commentateurs tentent de stigmatiser les salariés, certains maux sont bien réels, récurrents, et constituent une véritable épine dans le pied des travailleurs comme des entreprises. Les TMS ou troubles musculosquelettiques sont ainsi la première cause d’arrêt de travail en France. On vous en dit plus sur le sujet.

Que sont les troubles musculosquelettiques

Les TMS ou troubles musculosquelettiques regroupent les affections de l’appareil locomoteurs, à savoir des articulations, des muscles, des nerfs et des articulations qui génèrent de fait des douleurs et des gênes. Si beaucoup de facteurs peuvent être à l’origine des TMS, l’activité professionnelle en est souvent à l’origine, causant tendinites, lombalgies, syndromes du canal carpien…

Les TMS peuvent toucher membres inférieurs ou supérieurs selon le type de poste et les contraintes qui en découlent. Toutefois, ce sont nettement les atteintes aux membres supérieurs. Ainsi, selon les statistiques mises à disposition par l’INRS, près de la moitié des TMS toucheraient le poignet avec une grande part pour le syndrome du canal carpien. Viennent ensuite les atteintes de l’épaule pour près du tiers des troubles musculosquelettiques, puis le coude. Les atteintes des membres inférieurs sont donc très largement minoritaires et touchent essentiellement le genou.

Comment surviennent les TMS ?

Survenant souvent dans le cadre de l’activité professionnelle, les troubles musculosquelettiques souvent causés par de mauvaises postures, de mauvais mouvements, la répétition exagérée de ces mouvements ou le manque d’adéquation entre les sollicitations imposées aux articulations et les capacités physiques des salariés.

Néanmoins, le cadre professionnel n’est pas le seul dans lequel peuvent survenir les TMS. Ce déséquilibre entre capacité physique et sollicitation peut également se retrouver dans des activités du quotidien telles que le sport, le jardinage ou le bricolage par exemple.

Les mouvements de forces, de mauvaises postures, l’exposition à des vibrations, la posture statique, la répétition fréquente d’un geste sont autant de facteurs qui peuvent déclencher les TMS. Mais dans le cadre professionnel, les facteurs psychologiques et psychosociaux sont également à prendre en compte. Les conditions de travail, les relations avec la hiérarchie et les collègues, l’insatisfaction professionnelle ou le sentiment d’insécurité sont autant de facteurs qui peuvent intervenir dans les causes des troubles musculosquelettiques.

Bien entendu, les facteurs propres à chaque individu sont également à prendre en compte. L’âge, la santé, la fragilité physique ou psychologique sont également des éléments à prendre en compte.

Prévenir les TMS, une nouvelle fonction économique pour les entreprises

Du fait de l’impact sur l’activité des entreprises, mais aussi sur la sécurité sociale, les troubles musculosquelettiques sont particulièrement pris au sérieux par les acteurs du monde professionnel.

La médecine du travail se fait le premier relais des politiques de prévention d’intervention dans la lutte contre les TMS. Toutefois, le rôle revient le plus souvent aux entreprises elles-mêmes qui se doivent d’identifier et de comprendre les problématiques auxquelles sont soumis leurs employés et qui peuvent être la source de troubles musculosquelettique.

Chaque poste, chaque fonction pourra ainsi faire l’objet d’un audit pour analyser et identifier les facteurs de risque. Et cela ne touche pas uniquement l’industrie comme beaucoup le pensent. Certes un opérateur de chaîne de montage pourra être soumis à des postures difficiles et des gestes répétitifs, mais les personnels d’aide et d’accompagnement à domicile sont aussi particulièrement exposés. Même chose pour les personnels de bureau. A chaque métier ces propres contraintes et ses propres risques.

Une fois les risques identifier, les entreprises auront à charge de transformer les situations et environnement de travail afin de maîtriser aux mieux les facteurs causant les TMS. La création de postes plus ergonomiques grâce à l’utilisation de convoyeur aérien pour l’industrie, de fauteuils et repose-pieds adaptés pour le tertiaire sont autant de possibilité. L’information et la prévention au sein des entreprises elles-mêmes sont également essentielles. La répartition des postes, l’organisation des plannings, la réduction des sollicitations sont autant de pistes qui peuvent être étudiées.

En conclusion

Malgré la prise de conscience pleine et total des problématiques et conséquences des TMS, malgré les actions de prévention ou les adaptations concrètes des fonctions professionnelles, les troubles musculosquelettiques restent la cause majeure des arrêts de travail et de l’absentéisme en entreprise, avec le coût direct et indirect qu’on leur connaît pour les entreprises ou la Sécu. Après une hausse continue dans la première décennie, les courbes se sont infléchies en 2012. Résultats d’une meilleure prise en main de la question ? Les statistiques récentes montrent que dans l’ensemble, les maladies ont depuis tendance à diminuer, notamment chez les hommes. Affaire à suivre donc.